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Nicolas Vérin

After Pierre Henry's death

9 Janvier 2018 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #Pierre Henry, #Paris

with Pierre Henry, at his home in April 2008

It is difficult for me to write about Pierre Henry, who passed away six months ago. This is because my musical journey owes a lot to his influence. But also that it came by way of an encounter, whose human aspect was essential. So I was very affected by his death, even though it was expected and natural and for me a little abstract as we had not spoken for a few years. The last time I saw him was in 2015 for the Dziga Vertov ’s Man with the Movie Camera  with the music Pierre Henry composed for this film, at the Maison des Arts in Créteil, near Paris.

So here are a few fragments.

 

June 1979. After the end exams of the electroacoustic composition class of Paris Conservatoire, Guy Reibel takes a small group of us to Pierre Henry’s. It was a bit like going to see the Pope at the Vatican, or Victor Hugo at Guernsey! He was already for me the greatest composer of electroacoustic music, a hero, a model. To meet him in his studio, rue de Toul, his den, was very impressive. Yet his simplicity, his availability, struck me and opened the door.

 

with my students in Pierre Henry's studio

June 2008. I lead a group of my students from Evry Conservatoire to meet Pierre Henry, in this same house. I am glad to see their happiness to enter this holy of holies, to be able to exchange with the composer.

 

Between these two dates, a lot has happened. I collaborated with Pierre many times, on several pieces, and in various capacities. Studio assistant, sound recordist and sometimes even sound creator, performer for broadcast in concert (four hands with him or alone, in his presence or elsewhere), and also "coordinator" between pianist Nicholas Angelich and the electroacoustic part . I organized the American creation of l’Apocalypse de Jean, which I performed in San Diego in 1983, then in Montreal at the Elektra Festival for the end of the last century, and performed several other pieces at the Opéra Garnier, at Stuttgart’s Opera, the Philharmonie de Paris, and many other places.

 

But above all, the good fortune I had to work with him, to see him at work, to rub shoulders with him, brought me a lot, to the point where I feel a little like a disciple of Pierre Henry. Consciously or unconsciously, I have adopted many traits of his work, his way of living artistic creation. I hope I can help carry this torch, as an interpreter of his works, and also in my own way, as a composer.

 

I have already been able to feel how much the benefit of hindsight since he died on his now completed work, shows in an obvious way his prominent place among composers of the twentieth and beginning of the twenty-first centuries and of his immense work.

 

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Après la mort de Pierre Henry

6 Janvier 2018 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #Pierre Henry

Avec Pierre Henry, chez lui en février 2011

Il m’est difficile d’écrire sur Pierre Henry, disparu depuis déjà six mois. Cela tient à ce que mon parcours musical doit beaucoup à son influence. Mais aussi à ce que cette influence se soit exercée par la forme d’une rencontre, dont l’aspect humain était essentiel. J’ai été donc très affecté par sa mort, quand bien même celle-ci était attendue et naturelle et qu’elle a été pour moi un peu abstraite car nous ne nous étions pas parlé depuis quelques années. La dernière fois c'était en 2015 pour l’Homme à la Caméra de Dziga Vertov avec la musique que Pierre Henry a composée pour ces images, à la Maison des Arts de Créteil.

Voici donc juste quelques fragments.

 

Juin 1979. Une fois passé le concours de fin de la classe de composition électroacoustique du Conservatoire de Paris, Guy Reibel emmène un petit groupe d’entre nous chez Pierre Henry. C’était un peu comme d’aller voir le pape au Vatican, ou Victor Hugo à Guernesey ! Il était déjà pour moi le plus grand compositeur de musique électroacoustique, un héros, un modèle. Le rencontrer dans son studio, rue de Toul, son antre, était très impressionnant. Pourtant, sa simplicité, sa disponibilité, m’avaient frappées et comme ouvert la voie.

 

Juin 2008. Je conduis un groupe de mes élèves du Conservatoire d’Evry à la rencontre de Pierre Henry, dans cette même maison. Je suis heureux de voir leur bonheur à pénétrer dans ce saint des saints, à pouvoir dialoguer avec Pierre Henry.

 

Entre ces deux dates, il s’est passé beaucoup de choses. J’ai collaboré avec Pierre à de nombreuses reprises, sur plusieurs oeuvres, et à divers titres. Assistant de studio, preneur de son et même parfois créateur de sons, interprète pour la diffusion en concert (à quatre mains avec lui ou seul, en sa présence ou ailleurs), et aussi « coordinateur » entre le pianiste Nicholas Angelich et la partie électroacoustique. J’ai organisé la création américaine de l’Apocalypse de Jean, que j’ai interprétée à San Diego en 1983, puis à Montréal au Festival Elektra pour la fin du siècle dernier, en passant par d’autres interprétations à l’Opéra Garnier, à celui de Stuttgart, à la Philharmonie de Paris, et beaucoup d’autres lieux.

 

Mais surtout, la chance que j’ai eu de travailler avec lui, de le voir à l’oeuvre, de le côtoyer, m’a apporté énormément, au point où je me sens un peu comme un disciple de Pierre Henry. Consciemment ou inconsciemment, j’ai adopté nombre de traits de son travail, de sa façon de vivre la création artistique. J’espère pouvoir contribuer à porter ce flambeau, comme interprète de ses oeuvres, et aussi à ma manière, comme compositeur. 

 

J’ai déjà pu ressentir à quel point le recul que nous donne sa disparition sur son oeuvre désormais achevée, a permis de prendre conscience de manière évidente de la place éminente qu’il occupe parmi les compositeurs du XXe et début du XXIe siècle et de l'immensité de son oeuvre.

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