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Nicolas Vérin

Articles avec #pierre henry tag

Robert Badinter, Victor Hugo, Pierre Henry - Université de la Sorbonne 1985

10 Février 2024 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #Paris, #Pierre Henry, #La Sorbonne, #Badinter

La mort de Robert Badinter me remet en mémoire un moment très particulier de ma vie, le 22 mai 1985.

Après plusieurs contacts avec Pierre Henry, celui-ci me propose un travail à l’essai, avant de m’engager comme assistant durant 6 mois pour sa tétralogie la Hugo-Symphonie. Il s’agit pour cet essai de monter le dispositif – orchestre de haut-parleurs ou acousmonium – pour la diffusion d’extraits d’une de ses œuvres précédentes, Dieu, également sur des textes de Victor Hugo. Le texte (contrairement à la Hugo-Symphonie où le texte est chanté) est dit par Jean-Paul Farré, qui doit donc être amplifié. Durant le concert, tandis que Pierre Henry assurera l’interprétation de la partie électroacoustique, je serai chargé de la sonorisation de la voix, afin que celle-ci reste toujours intelligible, ce qui demande un ajustement constant.

Le contexte est très particulier, il s’agit d’une manifestation au grand amphithéâtre de la Sorbonne pour célébrer le centenaire de la mort de Victor Hugo. Gros travail d'installation des haut-parleurs, avec Jean-Paul Léglise, le technicien attitré de Pierre-Henry et un ou deux aides.  Mais les universitaires qui organisaient l’événement n’étaient pas du tout habitués à coordonner tant d’intervenants et le programme fleuve, débuté dans l’après-midi avec des textes dits par des comédiens, déborde quelque peu.

L’invité d’honneur était Robert Badinter, qui venait 3 ans auparavant de faire voter l’abolition de la peine de mort. Son discours commence et tout de suite l'amphithéâtre entier est suspendu à ses lèvres. Il parle du combat de Victor Hugo contre la peine de mort, le bagne, les prisons, avec une éloquence qui nous emporte et nous émeut tous. Sans conteste le plus beau discours que j’ai pu entendre de vive voix. Personne ne voit le temps passer, mais lorsqu’il termine il s’est écoulé plus de soixante minutes, ce qui nous mène presque à l'heure prévue de la fin de la soirée. Après une longue ovation debout, le public pense que la manifestation est finie, et qu'il est temps de partir. Il faut dire qu’il était extrêmement difficile d’enchaîner après ce grand moment qui offrait une magnifique conclusion. Mais là, Ivo Malec commence à diffuser sur l’orchestre de haut-parleurs un extrait de son oeuvre Un contre tous, pour deux acteurs, solistes, chœur mixte, orchestre et bande magnétique. Grave erreur que de donner en public un enregistrement, ce qui ne rend pas justice à l’œuvre. De plus, dans ce contexte, le public prend cela comme une de ces musiques diffusées après la fin de concerts de rock ou autre qui accompagnent la sortie, et partent donc imperturbablement et assez bruyamment. Le maheureux Ivo Malec s’échine à continuer, tente de monter le son, reste sourd aux injonctions des organisateurs qui nous demandent d’arrêter, courent de la console située dans la salle à l’estrade où ils tentent (sans amplification car je ne leur ouvre pas le micro) d’annoncer que vu les circonstances la fin de la soirée. Spectateur de cela, je ne pouvais me résoudre à interrompre Ivo Malec ! Les universitaires finissent par couper l’alimentation des amplis. L'extrait de Dieu qui devait être donné ensuite avec Jean-Paul Farré est purement et simplement supprimé, à notre grand désarroi. Ceci dit, il valait mieux ne pas commencer plutôt que de devoir arrêter en plein milieu !

Pour ma première collaboration avec Pierre Henry, c'était plus qu'étrange ! Mais cela ne l’a pas empêché de m’engager pour la suite…

22 mai 1885 : cent ans après, jour pour jour, M. Robert Badinter, garde des sceaux, a prononcé à la Sorbonne un éloge du " poète national ". Voici un large extrait de ce texte, qui rappelle les combats menés par Victor Hugo contre la peine de mort, le bagne et la misère des prisons.

Plus qu'aucun homme public dans son siècle, Hugo a été le champion et le héros d'une autre justice, plus humaine, plus fraternelle que celle de son temps. Et c'est ce message adressé à la conscience humaine, éclairant, inspirant sa vie et son œuvre, qui leur donne cette force et cette unité incomparables.

Le plus souvent, les écrivains accomplissent ces engagements décisifs tardivement, alors que leur œuvre est presque achevée et leur gloire acquise. Ainsi pour Voltaire, déjà sexagénaire lorsqu'il défend Calas, ainsi pour Zola, qui connaît enfin le succès et les honneurs lorsqu'il écrit J'accuse. Ainsi pour Sartre, lorsqu'il milite contre les tortures pendant la guerre d'Algérie. On dirait que dans ces vies chargées d'œuvres et d'années, l'éveil à la justice s'est fait progressivement. Comme s'il fallait un long cheminement de l'intelligence et de la sensibilité pour que se lève enfin le cri de révolte : " Cette injustice-là, je ne l'accepte pas, je ne l'accepterai jamais ".

Chez Hugo, au contraire, la lutte commence dès les premières œuvres, et ne cessera jamais. À quelles épreuves enfantines, à quels chocs de l'adolescence se relie ce refus éclatant de l'injustice, il est difficile de le déceler. Hugo, pourtant, nous livre ça et là des clefs révélatrices : il n'avait pas cinq ans lorsqu'il découvrait avec horreur les gibets dressés dans la campagne italienne. Il n'avait pas dix ans lorsque, traversant Burgos en compagnie de son frère Eugène, il assiste aux préparatifs d'une exécution capitale. Il n'avait pas seize ans lorsque, passant sur la place du palais de justice à Paris, il voit une servante qui avait volé un mouchoir marquée au fer rouge par le bourreau. " J'ai encore dans l'oreille, écrit-il quelque cinquante ans plus tard, et j'aurai toujours dans l'âme l'épouvantable cri de la suppliciée. " Il n'avait pas vingt ans lorsqu'il assiste par hasard au passage de la charrette qui conduit Louvel, l'assassin du duc de Berry, à l'échafaud.

Comme l'écrira le témoin de sa vie (1) : " À voir cet homme qui était vivant et bien portant et qu'on allait tuer (...), il avait senti sa haine se changer en pitié (...), il avait réfléchi, avait pour la première fois regardé la peine de mort en face, et s'était étonné que la société fit au coupable... la même chose dont elle le punissait. " Ces impressions terribles marquèrent sa sensibilité d'adolescent. Surtout, elles forgèrent chez l'homme une conviction sans faille : que la justice pour s'accomplir puisse devenir violence faite à l'homme, à sa vie, à sa dignité, voilà ce qu'Hugo n'admettra jamais.

La peine de mort

Cette violence injuste de la justice, Victor Hugo en attaquera d'abord l'expression la plus saisissante, la plus insupportable : la peine de mort. D'autres, avant lui, avaient soutenu avec éclat la cause de l'abolition, que ce soit par la plume comme Beccaria ou la parole comme Robespierre en 1790. D'autres, après lui, devaient poursuivre le bon combat, tels Jaurès ou Camus.

Mais, il n'est pas d'écrivain ou de politique qui n'ait dénoncé la peine de mort avec autant de passion, parfois de génie, que Victor Hugo. " Cette loi du sang pour le sang, je l'ai combattue toute ma vie ", disait-il.

Il l'a combattue tout au long de son œuvre, depuis le Dernier Jour d'un condamné, en 1829, sous la Restauration, jusqu'à quatre vingt treize en 1874, sous la Troisième République.

Député, il l'a combattue à la tribune, dénonçant en 1848 à la Constituante, dans une intervention passionnée, la peine de mort comme le " signe spécial et éternel de la barbarie ", et votant pour " l'abolition pure, simple et définitive de la peine de mort ". Il l'a combattue dans le prétoire, le temps d'un procès où Hugo défendait son fils Charles, accusé d'avoir manqué au respect dû aux lois en stigmatisant la guillotine. " Ce crime (...), je l'ai commis avant mon fils, bien plus que mon fils. Je me dénonce, monsieur l'avocat général, je l'ai commis avec toutes les circonstances aggravantes - avec préméditation. " À défaut du père, ce sera le fils que les jurés condamneront à six mois de prison.

Le bagne

Enfin, Hugo combattra la peine de mort en militant inlassable, intervenant en tous lieux et en toute occasion auprès de tous les pouvoirs pour demander la grâce des condamnés. En 1839, il fait parvenir un quatrain improvisé à Louis-Philippe pour sauver Barbès. En 1854, il écrit à Lord Palmerston pour obtenir la grâce de Tapner. En 1859, il demande aux États-Unis celle de John Brown. En 1862, il supplie pour les condamnés de Charleroi, en 1867 pour les Fénians irlandais. Il intervient auprès du tsar, auprès de l'empereur d'Autriche, auprès de la reine d'Angleterre, auprès du président Juares pour que Maximilien vaincu soit épargné. Partout où l'échafaud est dressé, Victor Hugo est présent. Rarement avec succès, comme il le constatait avec mélancolie, évoquant cette inlassable lutte : " J'ai quelquefois réussi. Souvent échoué. "

Hugo a-t-il mieux réussi s'agissant de cet autre outrage à la conscience humaine : le bagne ? Celui-ci fascine Hugo. Dès 1824, il demandera à son ami Gaspard de Pons de le documenter sur le bagne de Toulon. Il s'y rendra lui-même en 1839, comme il visitera celui de Brest. Et surtout en 1827, il assiste en compagnie de David d'Angers au ferrement des forçats à Bicêtre. " On fit asseoir les galériens dans la boue, sur des pavés inondés. On leur essaya des colliers. Puis deux forgerons de la chiourme, armés d'enclumes portatives, les leur rivèrent à froid, à grands coups de masse de fer (...). Après cette opération, ils devinrent sombres.

Il y en eut qui pleurèrent. Je regardai avec terreur tous ces profils sinistres dans leurs cadres de fer. "

Après les fers, c'est le départ, le long voyage de la chaîne des bagnards - la cadène -" l'effroyable chaîne des galériens, ces misérables traversant toute la France, liés sur des charrettes, le carcan au cou, transis de froid, mouillés par la pluie, roués de coups de bâton, espèce de pilori ambulant qui durait vingt ou trente jours... " Vingt-cinq ans plus tard, la vision hantait encore Hugo. Et Cosette rencontrant la cadène dira à Jean Valjean : " Père, est-ce que ce sont encore des hommes ? -Quelquefois, dit le misérable. "

Toute la honte du bagne s'inscrit dans cette interrogation de Cosette et cette réponse de l'ancien forçat. Sont-ils encore des hommes, ceux que la société traite ainsi et dont Hugo dit qu'ils sont les " damnés de la loi humaine " ? C'est pour dénoncer ce scandale qu'Hugo, en mai 1848, élu à l'Assemblée constituante, formula cette provocation sublime - et qui fit ricaner tous les bien-pensants : " J'aurais voulu que l'on eût fait voter les bagnes et être le candidat choisi par les galériens. " Et c'est parce que l'inhumanité de leur condition hante Hugo qu'il voudra en quelque sorte les réhabiliter tous, en faisant du plus humain de ses héros un ancien forçat, Jean Valjean.

La prison

Au-dessous du bagne, il y a, dans l'échelle des peines, la prison. Présente dans la cité, mais invisible derrière ses murs, la prison n'a pas cessé de fasciner Hugo. Elle hante son œuvre. De la cellule où est enfermé le " condamné " qui attend son exécution, au cachot où l'Esméralda est murée, de la " cage " conçue par Louis XI à la " cave pénale " où le prisonnier étouffe sous les chaînes et les pierres, la prison peuple l'imaginaire d'Hugo. Ces gouffres, ces cloaques, ces abîmes, cette angoisse de l'enfermement obsèdent l'écrivain. Comme la question pénitentiaire, toujours posée, jamais résolue, obsède le législateur de son temps et Hugo lui-même. Il visite la Conciergerie et la Roquette, accumule des notes, et rédige pour la Chambre des pairs un discours sur la réforme pénale. La Révolution de 1848 lui interdit de le prononcer. Au moins le possédons-nous et connaissons-nous sa pensée politique sur le système pénal.

D'abord une constatation. Hugo n'est pas indulgent - certains aujourd'hui diraient laxiste. Il est lucide. La suppression des peines, la disparition de la prison, il n'y croit pas. Mais si le châtiment doit conserver sa force d'exemple et son pouvoir d'intimidation, il ne doit jamais dégrader ni désespérer le coupable, anéantir ce qui constitue le levain de la peine : la capacité pour tout homme de mesurer ses torts, de se ressaisir - de s'amender- on dirait aujourd'hui de se réinsérer.

Cette conception toute chrétienne du châtiment amène Hugo à refuser toute peine qui, comme la peine de mort, est irrévocable, ou, comme il le dit, " irréparable ". Les peines perpétuelles, qu'il s'agisse du bagne ou de l'infamie, mort sociale qui stigmatise le forçat après sa libération, Hugo les dénonce, parce qu'il est un droit " qu'aucune loi ne peut entamer, aucune sentence ne peut retrancher, le droit de devenir meilleur ". C'est au nom de ce droit, qu'on ne peut refuser " sans nier l'Évangile, le christianisme, la civilisation, l'humanité même ", que Hugo condamne, en 1847, le régime pénitentiaire régnant en France : " Représentez-vous un moment ce que sont ces prisons dont je parle. Là, chaque spécialité a ses professeurs qui font des cours de crime supérieur, qui expliquent les maîtres et les modèles, qui enseignent aux petits coupables le respect et l'admiration des grands criminels. Là, chaque misérable trouve un guide pour le mener plus avant... Ce sont ces maisons-là qui vous font la criminalité que vous avez... "

Sans illusion

Cette métamorphose carcérale qui transforme le délinquant en criminel, Hugo l'incarne en Friauche, orphelin à six ans, voleur à neuf ans, bagnard à dix huit ans, libéré à trente-cinq ans, incapable de trouver du travail à cause du " livret jaune ". Récidiviste, repris, condamné à perpétuité, évadé, assassin, il ne lui reste plus qu'à monter le dernier " barreau de l'échelle " : celui qui conduit à l'échafaud. C'est aussi Claude Gueux, que le système pénitentiaire et la persécution d'un gardien, son chef d'atelier, conduisent au meurtre. Et qui sera exécuté. C'est enfin Jean Valjean, qui, condamné à cinq ans de bagne pour vol d'un pain, en fera dix-neuf pour des évasions successives. Il sort du bagne, n'étant plus que haine envers la société. Seule la rencontre avec Monseigneur Myriel, c'est-à-dire la générosité, sauvera Jean Valjean jusqu'alors perdu par la justice.

Hugo pourtant était sans illusion. Il savait que certains s'enracinent dans le crime et y demeurent attachés, malgré de telles rencontres, comme les Thénardier comme Montparnasse auquel Jean Valjean, qu'il a voulu assassiner, donne sa bourse. C'est là toute l'ambiguïté du titre les Misérables - car il désigne à la fois les plus indignes - mais aussi les plus malheureux des hommes. Dualité qui se rejoint en certains êtres humains - et nous interdit de les condamner irrévocablement.

Dans les Misérables, il y a d'abord la misère, la grande misère des pauvres du dix-neuvième siècle, le titre même qu'Hugo avait initialement arrêté pour son œuvre. Cette misère qui rongeait les grandes villes, Hugo romancier l'avait observée dans Paris, Hugo politique l'avait explorée dans les caves de Lille. Et les liens évidents qui toujours ont uni, dans la société, la misère, l'ignorance et le crime, Hugo les a dénoncés, dès 1834, dans Claude Gueux, puis tout au long de sa vie. Pour ce grand bourgeois, pour cet homme comblé par la gloire, la fortune et le bonheur, il n'existe pas de classe dangereuse. Il n'existe que des misérables qu'il faut prendre en compte.

Cet académicien, ce pair de France, choisira de déclarer à cette haute assemblée d'aristocrates, et de nantis : " Messieurs, je le dis avec douleur, le peuple sur qui tout retombe, qui endure la peine, la fatigue, les famines, les hivers rudes, dont les enfants, durement exploités, subissent le labeur malsain des manufactures... Le peuple, dans l'état social tel qu'il est, porte aussi, plus que toutes les autres classes, le poids de la pénalité. Ce n'est pas sa faute. Pourquoi ? Parce que les lumières lui manquent d'un côté, parce que le travail lui manque de l'autre. Trop souvent du moins - d'un côté les besoins le poussent, de l'autre aucun flambeau ne l'éclaire - de là les chutes...! "

Certains souriront de cette simplicité. Moi pas. Que c'est beau, un grand écrivain découvrant la question sociale par la question pénale, et se dressant contre la misère, parce qu'il s'est élevé un jour contre l'échafaud ! Dans la démarche d'Hugo, cet élargissement progressif de perspectives, de la réforme des peines à la réforme de la société, est comme une ascension. Sa perspective s'élargit naturellement à mesure que sa pensée s'élève de l'effet aux causes. Ce refus de l'injustice individuelle l'a conduit tout naturellement à refuser l'injustice collective (...).

" Mission remplie "

Pour rendre à Victor Hugo le plus significatif hommage, j'espérais découvrir une lettre obscure, émanant d'un prisonnier reconnaissant. Il en existe à coup sûr. Je n'en ai point cependant en ma possession. Aussi pour témoigner de la continuité de la lutte de ceux qui se lèvent, un siècle après l'autre, pour soutenir la double et indissociable cause de la justice et de l'humanité, j'ai pensé qu'il était bon de répéter tout simplement, en ce jour du centenaire de la mort de Hugo, ce que le poète avait dit lui-même, à Paris, pour célébrer le centième anniversaire de la mort de Voltaire, de celui qui avait défendu la cause de Calas, et celle du chevalier de La Barre contre l'injustice des hommes et des lois :

" Il y a cent ans aujourd'hui un homme mourait. Il mourait immortel. Il s'en allait chargé d'années, chargé d'œuvres, chargé de la plus illustre et de la plus redoutable des responsabilités, la responsabilité de la conscience humaine avertie et rectifiée. Il s'en allait maudit et béni, maudit par le passé, béni par l'avenir, et ce sont là, Messieurs, les deux formes superbes de la gloire. Il avait, à son lit de mort, d'un côté l'acclamation des contemporains et de la postérité, de l'autre ce triomphe de huées et de haine que l'implacable passé fait à ceux qui l'ont combattu. Il était plus qu'un homme, il était un siècle. Il avait exercé une fonction et rempli une mission... "

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J'interprèterai "Comme une Symphonie" de Pierre Henry à Linz le 7 octobre 2022

29 Septembre 2022 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #Concert, #Interprétation, #Pierre Henry, #Autriche

J'interprèterai "Comme une Symphonie" de Pierre Henry à Linz le 7 octobre 2022

Dans le cadre du Festival Bruckner, j'interpréterai à Linz, Autriche, l'oeuvre de Pierre Henry "Comme une symphonie, envoi à Jules Verne".

Orchestre de 40 haut-parleurs, dans l'usine de tabac de Linz, le vendredi 7 octobre 2022 à 20h30.

Programme du festival ici

Ecouter un extrait ici

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Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018

26 Octobre 2018 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #presse, #Pierre Henry, #L'Apocalypse de Jean, #Concert, #Interprétation, #Littérature, #Paris, #électroacoustique

photo : Omer Corlaix

Revue de Presse du concert

du 15 octobre 2018

L'Apocalypse de Jean, de Pierre Henry

à l'Athénée Théâtre Louis Jouvet, Paris

Interprétée par Nicolas Vérin sur un orchestre de haut-parleurs Son-Ré/Athénée

Ingénieur du son : Aline Guillard
Régie : Son/Ré, Pierre Lefevre, et l'équipe du Théâtre de l'Athénée

Remerciements à Isabelle Warnier, Bernadette Mangin, Patrice Martinet.

Ci-dessous les liens, et plus en dessous les images des articles eux-mêmes. 

Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
Revue de presse - l'Apocalypse de Jean / Pierre Henry / Athénée Paris le 15 octobre 2018
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Immer'sons : découverte de la musique électroacoustique à la péniche Alternat à Juvisy, vendredi 6 juillet 2018 à 20h30

15 Juin 2018 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #Concert, #Interprétation, #électroacoustique, #Spatialisation, #Impulsion, #Pleine Lune, #Pierre Henry, #Parmegiani, #Xenakis, #Redolfi, #Les Gens de la Cale, #Péniche Alternat

Immer'sons : une découverte de la musique électroacoustique à la péniche Alternat à Juvisy, vendredi 6 juillet 2018 à 20h30.

Oeuvres de Jacqueline Ozanne, Pierre Henry, Bernard Parmegiani, Iannis Xenakis,Michel Redolfi, Philippe Arrieus et Nicolas Vérin, interprétées par Nicolas Vérin sur un mini orchestre de haut-parleurs.
Tarif 15€ / réduit 10€

Voir détails ci-dessous dans le dépliant.

 

Immer'sons : découverte de la musique électroacoustique à la péniche Alternat à Juvisy, vendredi 6 juillet 2018 à 20h30
Immer'sons : découverte de la musique électroacoustique à la péniche Alternat à Juvisy, vendredi 6 juillet 2018 à 20h30
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After Pierre Henry's death

9 Janvier 2018 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #Pierre Henry, #Paris

with Pierre Henry, at his home in April 2008

It is difficult for me to write about Pierre Henry, who passed away six months ago. This is because my musical journey owes a lot to his influence. But also that it came by way of an encounter, whose human aspect was essential. So I was very affected by his death, even though it was expected and natural and for me a little abstract as we had not spoken for a few years. The last time I saw him was in 2015 for the Dziga Vertov ’s Man with the Movie Camera  with the music Pierre Henry composed for this film, at the Maison des Arts in Créteil, near Paris.

So here are a few fragments.

 

June 1979. After the end exams of the electroacoustic composition class of Paris Conservatoire, Guy Reibel takes a small group of us to Pierre Henry’s. It was a bit like going to see the Pope at the Vatican, or Victor Hugo at Guernsey! He was already for me the greatest composer of electroacoustic music, a hero, a model. To meet him in his studio, rue de Toul, his den, was very impressive. Yet his simplicity, his availability, struck me and opened the door.

 

with my students in Pierre Henry's studio

June 2008. I lead a group of my students from Evry Conservatoire to meet Pierre Henry, in this same house. I am glad to see their happiness to enter this holy of holies, to be able to exchange with the composer.

 

Between these two dates, a lot has happened. I collaborated with Pierre many times, on several pieces, and in various capacities. Studio assistant, sound recordist and sometimes even sound creator, performer for broadcast in concert (four hands with him or alone, in his presence or elsewhere), and also "coordinator" between pianist Nicholas Angelich and the electroacoustic part . I organized the American creation of l’Apocalypse de Jean, which I performed in San Diego in 1983, then in Montreal at the Elektra Festival for the end of the last century, and performed several other pieces at the Opéra Garnier, at Stuttgart’s Opera, the Philharmonie de Paris, and many other places.

 

But above all, the good fortune I had to work with him, to see him at work, to rub shoulders with him, brought me a lot, to the point where I feel a little like a disciple of Pierre Henry. Consciously or unconsciously, I have adopted many traits of his work, his way of living artistic creation. I hope I can help carry this torch, as an interpreter of his works, and also in my own way, as a composer.

 

I have already been able to feel how much the benefit of hindsight since he died on his now completed work, shows in an obvious way his prominent place among composers of the twentieth and beginning of the twenty-first centuries and of his immense work.

 

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Après la mort de Pierre Henry

6 Janvier 2018 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #Pierre Henry

Avec Pierre Henry, chez lui en février 2011

Il m’est difficile d’écrire sur Pierre Henry, disparu depuis déjà six mois. Cela tient à ce que mon parcours musical doit beaucoup à son influence. Mais aussi à ce que cette influence se soit exercée par la forme d’une rencontre, dont l’aspect humain était essentiel. J’ai été donc très affecté par sa mort, quand bien même celle-ci était attendue et naturelle et qu’elle a été pour moi un peu abstraite car nous ne nous étions pas parlé depuis quelques années. La dernière fois c'était en 2015 pour l’Homme à la Caméra de Dziga Vertov avec la musique que Pierre Henry a composée pour ces images, à la Maison des Arts de Créteil.

Voici donc juste quelques fragments.

 

Juin 1979. Une fois passé le concours de fin de la classe de composition électroacoustique du Conservatoire de Paris, Guy Reibel emmène un petit groupe d’entre nous chez Pierre Henry. C’était un peu comme d’aller voir le pape au Vatican, ou Victor Hugo à Guernesey ! Il était déjà pour moi le plus grand compositeur de musique électroacoustique, un héros, un modèle. Le rencontrer dans son studio, rue de Toul, son antre, était très impressionnant. Pourtant, sa simplicité, sa disponibilité, m’avaient frappées et comme ouvert la voie.

 

Juin 2008. Je conduis un groupe de mes élèves du Conservatoire d’Evry à la rencontre de Pierre Henry, dans cette même maison. Je suis heureux de voir leur bonheur à pénétrer dans ce saint des saints, à pouvoir dialoguer avec Pierre Henry.

 

Entre ces deux dates, il s’est passé beaucoup de choses. J’ai collaboré avec Pierre à de nombreuses reprises, sur plusieurs oeuvres, et à divers titres. Assistant de studio, preneur de son et même parfois créateur de sons, interprète pour la diffusion en concert (à quatre mains avec lui ou seul, en sa présence ou ailleurs), et aussi « coordinateur » entre le pianiste Nicholas Angelich et la partie électroacoustique. J’ai organisé la création américaine de l’Apocalypse de Jean, que j’ai interprétée à San Diego en 1983, puis à Montréal au Festival Elektra pour la fin du siècle dernier, en passant par d’autres interprétations à l’Opéra Garnier, à celui de Stuttgart, à la Philharmonie de Paris, et beaucoup d’autres lieux.

 

Mais surtout, la chance que j’ai eu de travailler avec lui, de le voir à l’oeuvre, de le côtoyer, m’a apporté énormément, au point où je me sens un peu comme un disciple de Pierre Henry. Consciemment ou inconsciemment, j’ai adopté nombre de traits de son travail, de sa façon de vivre la création artistique. J’espère pouvoir contribuer à porter ce flambeau, comme interprète de ses oeuvres, et aussi à ma manière, comme compositeur. 

 

J’ai déjà pu ressentir à quel point le recul que nous donne sa disparition sur son oeuvre désormais achevée, a permis de prendre conscience de manière évidente de la place éminente qu’il occupe parmi les compositeurs du XXe et début du XXIe siècle et de l'immensité de son oeuvre.

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Nuit Blanche Pierre Henry à la Philharmonie le 7 octobre 2017, dont 4 oeuvres interprétées par Nicolas Vérin

1 Octobre 2017 , Rédigé par Nicolas Vérin Publié dans #Concert, #Paris, #Philharmonie, #Pierre Henry, #Son-Ré, #Nuit Blanche, #Interprétation, #Variations pour une porte et un soupir, #Le Voile d'Orphée, #Spatialisation

Le 7 octobre prochain aura lieu la Nuit Blanche à Paris, et dans ce cadre, la Philharmonie propose  un hommage à Pierre Henry. 

J'aurai l'honneur et le plaisir d'y interpréter Pleins Jeux, Ceremony, Variations pour une porte et un soupir et Le Voile d'Orphée.

Ce sera une nuit exceptionnelle, avec beaucoup d'émotion car Pierre Henry devait y participer, et nous penserons à lui très fort. J'écrirai ici prochainement un article en son hommage, que je n'ai pas pu faire jusqu'à présent.

Programme complet dans le lien ci-dessous, avec interprétations par mes camarades Thierry Balasse, Jonathan Prager et Adrien Soulié.

Vu dans le métro

 

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